« Champagne ! », c’est le mot que lance sempiternellement Jean Paul Gaultier au tout début de chacun de ses défilés. Pas étonnant, dès lors, que ce soit à lui que Piper-Heidsieck ait un jour demandé d’habiller sa cuvée “brut” pour la première fois. C’était en 1999, et aucun couturier ne s’était encore livré à ce genre d’exercice. Coup d’essai, coup de maître, car on se souvient encore de la bouteille façon Gaultier, sanglée dans un corset rouge en vinyle. Après d’autres collaborations avec Viktor & Rolf puis Christian Louboutin (un étonnant verre en forme de stiletto), la grande maison de champagne revient à ses premières amours avec une nouvelle création Gaultier.
Celle-ci, dévoilée en grande pompe au dernier Festival de Cannes, laisse apparaître une bouteille noire sous une résille tout aussi noire, surmontée d’un petit loup rouge ; inspirée du « Paris cancan », du «Paris canaille », selon les mots de son auteur. Canaille, peut-être… Sauf que la belle ne sera accessible qu’aux happy fews, car elle sera exclusivement servie dans quelques bars ou restaurants de luxe, présentée dans une vasque transparente recouverte de résille, accompagnée d’un verre-calice noir, et… disponible au prix prohibitif de 200 euros. Pour une fois au moins, il ne sera pas de mauvais goût de repartir avec sa bouteille sous le bras !