Depuis l’été 2007, le Fooding et ses trublions remixent cuisine et sons lors de leurs veillées Foodstock. Les grands noms de la chanson et de la pop y croisent des cuisiniers en vogue. Cette année, l’édition s’étale sur trois dates. Une première !
S’agirait-il d’assurer un tour de garde nocturne dans un dépôt de la Banque alimentaire en se racontant des histoires de surendettement à la lueur d’un camping-gaz ?, questionne l’édito des “Foodeurs” sur www.lefooding.com. Pas du tout. En réalité, Foodstock rend hommage à Woodstock. Mais Foodstock n’est pas exactement Woodstock : la veillée débute bien à la tombée du soir, il y a en effet de la bonne musique live, mais aussi et surtout des cocktails savants, des friandises de chefs, des feux de camp et des guirlandes… ». On reconnaît bien là le joyeux mix signé Le Fooding, le mouvement né de la volonté de passer à son voisin le « goût de l’époque »… Retour vers le futur, décalage savamment maîtrisé, humour poil à gratter et esprit m’as-tu vu éclairant se télescopent entre passé, présent et futur ; Frédéric Mitterrand au discours et Joey Starr à la soupe, Arielle Dombasle au tour de chant et Jean-François Piège, toujours tiré à quatre épingles, à la popote… « Avec Foodstock, on a inventé le festival musical qu’on aimerait fréquenter, explique Alexandre Cammas, le fondateur d’un Fooding qu’il exporte désormais à New York, dans une autre culture gastro justement. Pas de fosse, pas d’hystérie, pas de mauvaises merguez pas cuites, pas de bières chaudes, juste du bon son, des bonnes choses et des supers artistes et cuisiniers. » Suffisant pour déplacer des stars confirmées ou en devenir ? Il faut croire. Louis Bertignac, Moriarty ou Peter Van Poehl sont déjà passés sur le grill. « Pour le côté intime, pas plus de 400 personnes par soirée. Parce que la cause est noble (cette année, les bénéfices seront reversés à la fondation Les Enfants du Congo Béthanie, ndlr) et parce qu’il y a un peu d’invention, argumente Alexandre Cammas. On ne leur dit pas, tiens, voilà ta loge, le micro est là-bas, on appelle ton taxi pour quelle heure ? L’idée c’est plutôt : viens avec qui tu veux, chanter et jouer ce que tu veux, le temps que tu voudras, sur du gazon, à la belle étoile, au coin du feu, près des gens… »
Après notamment Alister le 23 avril dernier, on retrouvera ce 7 mai Benjamin Biolay, ainsi que Black Minou, le groupe des frères Poupaud. Le 21 mai, Camélia Jordana prendra le relais. Sur les pelouses du Mac/Val de Vitry-sur-Seine, toujours. Voilà pour le son. A la cuisson cette fois, ni plus ni moins que Gregory Marchand du très recommandable Frenchie (IIe). Pour l’occasion, le patron-chef de ce bistronome de haut vol a mitonné un gaspacho printanier au crabe irlandais et un “irish” boeuf-carottes mariné au whisky Jameson, le tout à arroser d’un cocktail whisky-carotte-orange. Ou comment transformer un cuisinier en “mixologiste”. A nouveau, ce brouillage des pistes qu’affectionne tant Le Fooding. Autre exemple ? Cette “glace brûlée” réalisée à partir d’un standard de nos rayons de supermarché, le pot de vanille Häagen- Dazs, par l’un des chefs pâtissiers de palace le plus en vue du moment, Camille Lesecq du Meurice (Ier). Ça promet !
Les 23 avril, 7 mai et 21 mai au Mac/Val, place de la Libération,
Vitry-sur-Seine (94). RER C Vitrysur- Seine ou M° Villejuif/Louis Aragon.
Entrée : 20 à 30 €, sur réservation via www.lefooding.com.