Aller au restaurant ? Tellement ringard… En 2011, on dîne underground, chez des inconnus, sans connaître à l’avance ni le lieu, ni le menu, ni les convives. « Pour dîner heureux, dînons cachés », c’est la nouvelle aventure culinaire et conviviale du moment.
En gravissant les escaliers de cet immeuble haussmannien du centre de Paris, on sent déjà que notre samedi soir ne va pas être tout à fait comme les autres. Dans l’après-midi, un SMS laconique nous avait donné les informations clés pour dîner clandestinement : adresse, étage, digicode, heure. En sonnant à la porte, on se demande sérieusement où l’on va mettre les pieds. Harold, la trentaine, graphiste, joue les maîtres d’hôtel. Il nous accueille chaleureusement dans l’appartement où il vit avec Marie, sa copine, et dont l’une des pièces lui sert de bureau, office qu’il partage avec un troisième larron, Richard. Les deux garçons sont en salle, Marie en cuisine. On nous installe à notre table dans le salon cosy réaménagé pour l’occasion. Autour de nous, une vingtaine de convives, chaque petit groupe à sa table, échangent des regards complices dans ce restaurant pas comme les autres. En cuisine, Marie s’affaire pour préparer le menu unique : salade d’herbes, potimarrons rôtis et lardons en entrée, suivi d’un turbot au gingembre et soja, et de poires cuites au jasmin.
Comme tous les mois, cette Franco-Japonaise, architecte pour une grande marque de luxe, propose une cuisine fusion à des inconnus. L’idée a germé dans sa tête après un voyage à La Havane. « Là-bas, il y a plein de restaurants clandestins dans des immeubles magnifiques, raconte Marie. Aller chez les gens et y dîner, c’est une expérience qui m’a beaucoup marquée. J’avais envie de retrouver ce côté caché et de réunir les gens autour du partage. »
En février 2010, le trio se lance dans l’aventure. « Je suis une vraie fan de cuisine. Les dîners entre copains, c’était cool, mais j’avais envie de passer à l’étape supérieure. Harold aime bien mettre les choses en valeur, Richard a un super contact avec les gens. On voulait vivre un truc différent, créer quelque chose, on s’est lancés ! », explique-t-elle. Pour cette passionnée de gastronomie, l’affaire est sérieuse. Une semaine avant la date fatidique, elle teste les menus, sélectionne les produits, chronomètre et s’organise pour ne rien laisser au hasard. Résultat ? Une affaire qui roule. Invitation Facebook, réseau d’amis et bouche-à-oreille fonctionnent parfaitement, les dîners mensuels sont vite complets. Une fois réservé, le dîner coûte 35 euros par convive, sans compter les vins. Attention, ici on ne parle pas de prix ou d’addition, mais de participation aux frais. « Au début on perdait de l’argent, maintenant on arrive mieux à évaluer les choses et à se rembourser sur les matières premières, précise Marie. Tous les produits sont extra-frais et achetés chez des producteurs locaux. » Contrairement à elle, beaucoup voient aussi dans ces dîners un moyen sympathique – quoique illégal… – d’arrondir leurs fins de mois.
Du côté des participants, les motivations sont diverses. Notre voisin de table, un jeune chef d’entreprise venu avec deux couples d’amis, nous confie avoir été “titillé” par l’aspect underground. « J’aime bien le côté caché de l’expérience. Je trouve ça assez excitant, ça m’amuse. Et puis, je peux fumer à l’intérieur ! » Mais on ne saurait réduire le succès de la formule à la possibilité de faire ce qui n’est plus permis dans les lieux publics. Pour beaucoup, dîner clandestinement, c’est savourer un repas gastronomique à moindre coût, loin des cartes formatées et des ambiances coincées des restaurants. Ici, on discute avec ses voisins, le serveur et le chef en toute simplicité, on partage son enthousiasme sans être pressé par le deuxième service. Si ce concept est relativement nouveau en France, il existe depuis plusieurs années aux Etats-Unis. Un des plus anciens et des plus renommés dîners cachés de la capitale est d’ailleurs organisé par un couple d’Américains. Laura et Braden, tous les deux cuisiniers professionnels, voulaient rencontrer des gens en arrivant à Paris et faire partager leur amour de la bonne chère ; c’est ainsi que “Hidden Kitchen” est né.
Deux à trois soirs par mois, ils accueillent dans leur appartement seize convives – essentiellement anglophones – qui partagent un menu gastronomique composé de dix plats. Le plus étonnant, c’est que cette tendance intéresse également les chefs et professionnels de la restauration, qui organisent parfois ce type d’événement loin de leurs cuisines. C’est le cas de la ravissante Rachel Khoo, qui a abandonné Londres et son boulot dans la mode pour vivre sa passion. Installée à Paris depuis cinq ans, elle s’est formée en pâtisserie à la célèbre école Le Cordon Bleu, avant de voler de ses propres ailes. Aujourd’hui designer culinaire, consultante, professeur et auteur (Pâtes à tartiner et Barres de céréales aux éditions Marabout), elle vous accueille chez elle dans sa “Little Kitchen in Paris”. Mais attention, il vous faudra vous armer de patience pour réserver une place dans sa bien nommée petite cuisine. Rachel vous reçoit en effet dans son studio de 21 m2 ! Le nombre de couverts ? Deux, pas plus.
La porte passée, c’est un peu comme si vous entriez chez Carrie Bradshaw, l’héroïne de Sex & the City, qui collectionnerait non pas des vêtements, chaussures ou sacs à main, mais des livres de recettes, des ustensiles de cuisine et autres babioles culinaires. Chaque mercredi et samedi midi depuis janvier, Rachel cuisine devant vous en discutant, avant de s’attabler à vos côtés. Ce jour-là, au menu : fromage frais maison accompagné d’une salade de betterave, radis noir et poire, araignée de porc et gratin dauphinois, et tartelette de mousse au chocolat. C’est en travaillant sur son nouveau livre (à paraître l’année prochaine aux éditions Penguin en Grande-Bretagne) que l’idée d’ouvrir son chez-soi lui est venue. « Je me suis dit que la meilleure façon de tester mes recettes, c’était de les faire goûter. J’avais entendu parler des restos cachés, c’était la solution idéale », expliquet- elle. Aujourd’hui, déjeuner chez Rachel est presque devenu un luxe. Beaucoup de prétendants et peu d’élus, l’agenda est à peine envoyé par e-mail que toutes les dates sont aussitôt bookées. Retour chez Marie, qui fait le tour des tables au moment du café. En bon chef qui se respecte, elle recueille commentaires et félicitations. Ce qui n’était qu’une aventure éphémère dure maintenant depuis un an et demi, avec quelques pauses mais toujours la même envie. « C’est génial, ça a nourri ma créativité et on a fait plein de rencontres. Aujourd’hui, on invite des chefs, des copains cuistots, on a envie d’essayer d’autres choses, on a plein de nouveaux projets toujours autour de la gastronomie… » Mais chut… Marie ne peut pas nous en dire plus, car c’est un secret, évidemment.
Les restaurants clandestins fonctionnent surtout par le boucheà- oreille ou via des réseaux sociaux comme Facebook, mais quelques sites web spécialisés ont également vu le jour. Quelques pistes :
http://restoclando.fr/
http://www.unrestodansmonsalon. com/
http://dinedong.com
bonjour,
bientôt une nouvelle version du site http://www.unrestodansmonsalon.com . En effet le site sera en ligne en février 2013 donc patience aux cuisiniers amateurs et aux fins gourmets
A bientôt
bernard de paris j ai assisté a un repas qui était sur le site dinedong.com j ai été mal accueilli et en plus le site ne m a jamais répondu à mes mails il y a un très manque de sérieux de ce site en plus ce site est mal tenu tout est en désordre les dates et les villes c ‘est une honte de mettre en ligne un tel mauvais site internet juste pour faire du fric car il dit que c est gratuit mais il essai d avoir du monde sur son site bidon pour avoir de la pub qui par contre le rémunèrera et essayer de racoler les cuisiniers sur d’autre site monsieur brun qui est le fondateur de ce site dinedong.com est un usurpateur et de plus il s est pas cuisiner car c est juste un mauvais business man qui essai de gérer un domaine qui ne connait pas c est pour ça que je témoigne sur ce forum pour que les cuisiniers et que les fins gourmets évite ce site d’escrots, heureusement qu il existe d’autre site dans ce domaine sérieux et bien tenu comme http://www.unrestodansmonsalon.com